Une étude comparative entre les fermes laitières herbagères du réseau Rad et celles, classiques, du Rica (réseau d’information comptabilité agricole) montre une meilleure efficacité économique des premières citées.
C’est le Réseau agriculture durable (Rad) qui l’affirme, se référant à une étude qui compare les résultats économiques des systèmes de production herbagers à ceux des systèmes classiques à base de maïs et de tourteaux de soja (avec une part relativement faible de cultures de vente, dans les 2 groupes). Le système de production à base d’herbe crée plus de revenu disponible par UTH. Les 137 fermes d’un panel représentatif, dont la moitié en production biologique, ont souvent moins de 20 % de maïs dans la surface fourragère. Ils produisent 164 000 litres de lait par UTH, soit 25 % de moins que les éleveurs du panel Rica, représentatif du système classique de production, avec également moins de surface par actif « Les fermes du réseau Rad (agriculture durable) ont une plus grande autonomie alimentaire. Elles consacrent la quasi-totalité de la surface à la production fourragère », mentionne Romain Dieulot, animateur du Rad. « Leur chargement est de 1,2 UGB/ha (contre 1,6 UGB/ha pour le Rica) et elles misent sur l’intensification du pâturage ».
Un revenu disponible plus élevé en système herbager
Ces fermes ont un chiffre d’affaires moindre (-27 %) mais une valeur ajoutée et un EBE sensiblement égal aux exploitations laitières classiques. « Les charges d’intrants (engrais, phytos..) sont moindres. Le coût alimentaire du troupeau est de 88 €/1 000 L au lieu de 128 €/1 000 L dans l’autre système, soit 31 % de moins (518 g de concentré contre 1 142 g) ». Étant donné la différence de taille des exploitations, il semble pertinent de rapporter les résultats à une unité commune. Ramenée aux 1 000 L, la valeur ajoutée est de + 10 % à l’avantage du système herbager. Ramené à l’actif, elle est de + 3 %. Ramenée à l’hectare, elle est de + 19 %. « Ces résultats démontrent que la richesse créée par la production à l’herbe pâturée est supérieure. Les fermes du RAD sont plus efficaces économiquement ». Le système est moins dépendant des aides. Au niveau du revenu disponible par actif, la différence est de 42 % en faveur du système herbager (27 099 € vs 19 041 €) et encore plus importante à l’hectare. « Le capital d’exploitation, hors foncier, engagé, est moins important ( -17 % par actif), ce qui représente également un enjeu pour la transmission (La stratégie foncière : achat, location, ne dépend pas du système et est sensiblement équivalente dans les panels des deux réseaux comparés). Pour 100 € de capital engagé, une ferme du réseau agriculture durable sort, en moyenne, 5 € de plus qu’une ferme du réseau Rica. ». Pour Romain Dieulot, le bilan du système herbager, basé sur le pâturage, est positif : une meilleure efficacité économique, une richesse qui va à l’emploi, une meilleure préservation de l’environnement, une durabilité accrue. Ces données concernent des résultats comptables de 2012. L’analyse des résultats de l’année 2013 va être publiée au mois d’avril. Dans l’attente d’une confirmation. Bernard Laurent